Élise Thibault-Gondré, CEO engagée à plus d'un niveau
Élise Thibault-Gondré ne se contente pas de diriger une entreprise, elle l’incarne. Co-fondatrice et CEO de Day One, la plateforme qui facilite l’engagement solidaire des entreprises et de leurs collaborateur·rices, elle défend avec conviction les valeurs de solidarité et de justice sociale, tout en tirant parti des opportunités offertes par une société de plus en plus digitalisée.
- Day One
- 6 min
Une vocation née sur le terrain
Avant Day One, il y a eu une prise de conscience. Diplômée en finance et promise à une carrière toute tracée, Élise prend alors une tangente inattendue. Lors d’une mission humanitaire au Népal, elle est témoin d’une solidarité exemplaire au lendemain d’un séisme dévastateur. C’est cette expérience qui l’incite à agir :
« D'un côté, [Élise] voit des associations souffrant de manque de compétences, surtout sur les métiers dits support, et de l'autre, des entreprises prêtes à donner le temps de travail de leurs collaborateurs dans le cadre du nouveau dispositif de mécénat de compétence. (…) Transformer l'équation en cercle vertueux, en facilitant, grâce à une plateforme digitale, leur mise en contact : Day One était née. »
Day One est aujourd’hui connu et reconnu comme étant un catalyseur d’engagement pour les entreprises qui souhaitent intégrer des actions solidaires dans leur stratégie RSE. En quelques clics, un⸱e collaborateur⸱rice peut offrir ses compétences à une cause qui lui tient à cœur, sans avoir à quitter son emploi grâce au mécénat de compétences !
L'entreprise comme actrice de transformation
Qu’est-ce qu’une entreprise ? Pour beaucoup, c’est avant tout un lieu synonyme de production et de profit. Mais pour Élise, l’entreprise peut et doit être la source de transformations sociétales, un espace où chacun⸱e alignerait ses valeurs avec son travail. Dans un contexte où le phénomène du « quiet quitting » traduit une désillusion croissante des salarié⸱es face à un monde professionnel qui a tendance à se déshumaniser, Élise est convaincue que des solutions existent :
« 24 % des salariés estiment que la profession qu’ils exercent actuellement n’a pas de sens pour eux et se sentent éloignés de leurs valeurs personnelles. (...) Si les entreprises veulent réengager leurs collaborateurs, elles doivent être à même de leur proposer des missions qui font sens pour eux. Les actions à mener peuvent prendre plusieurs formes telles que le mécénat de compétences (travailler sur son temps de travail au profit d’une association). Permettre aux équipes de mobiliser leurs compétences professionnelles auprès de structures qui leur tiennent à cœur est essentiel pour remplir leur besoin de contribution. »
Un combat pour la parité
L’engagement d’Élise ne s’arrête pas à la transformation des entreprises. Elle milite activement pour la place des femmes dans l’entrepreneuriat et la finance. Lorsqu’elle initie la levée de fonds de Day One en 2022, Élise refuse de céder à la facilité face à l’absence d’investisseuses :
« Lorsque j’ai lancé la levée de fonds Day One, nous aurions pu aller très vite. Mais nous voulions la parité avec autant de femmes que d’hommes au board. Nous avons pris deux mois supplémentaires pour rencontrer des investisseuses. Alors oui, cela prend du temps. Mais dans la durée, nous ne le regretterons pas car la diversité et la mixité des profils sont la clé de réussite d’une gouvernance. »
Un message fort dans un secteur où la parité est encore loin d’être acquise. C’est d’ailleurs ce dont Élise a discuté avec Valérie Lafdal, CEO du Groupe Apside, lors d’un entretien exclusif publié sur le blog de Day One :
« - Élise Thibault-Gondré : On souhaitait également aborder avec vous la place des femmes dans les filières scientifiques et technologiques, qui est encore infinitésimale. Pourtant, dans votre précédente entreprise Business & Decision, 33 % des salarié·es étaient des collaboratrices. Qu’avez-vous fait pour encourager l’accès des femmes à ces métiers technologiques ?
- Valérie Lafdal : Business & Decision est ce qu’on appelle un pure player data. Et dans la data, il y a des métiers qui ne sont pas ceux d’ingénieurs. Il y a beaucoup de gestion de projet, il y a aussi de l’expertise fonctionnelle. Ce n’était donc pas qu’il y avait plus de femmes ingénieures, mais plus de femmes travaillant dans les nouvelles technologies. Moi je dirige des ingénieurs depuis 30 ans, sans l’être moi-même. Cela ne m’empêche pas de les challenger. Je fais des interventions en master pour tenter de démystifier le statut d’ingénieur et pour parler de toutes les professions possibles dans la tech. »
Une voix qui porte
Que ce soit lors de conférences mythiques comme le TEDx ou d’événements business comme le B2B Kite Summit, Élise partage sa vision avec passion dès qu’elle en a l’occasion. Son talk sur « La révolution du sens dans la culture de la performance » a marqué les esprits. Élise y dévoilait comment s’assurer d’allier sens et performances pour réinventer des modèles de réussite.
« Vous avez soif de réussite ? Vous travaillez dur pour atteindre vos objectifs. Mais jusqu’où faut-il aller ? Ne sentez-vous pas un "bug" au fond de vous ? Quel sens à tout ça ? », questionnent les organisateurs du TEDx dans un post LinkedIn présentant l’intervention d’Élise. Puis de poursuivre : « Élise a seulement 32 ans et cumule déjà plusieurs vies. De la haute finance au monde associatif, elle vous invite à déculpabiliser. À mieux comprendre vos comportements primitifs. Et à prendre conscience de l'émergence de nouveaux modèles pour voir le monde différemment. Ensemble, défions le statu quo et réinventons demain, en se faisant plaisir, durablement. »
Plus qu’une entrepreneure, Élise Thibault-Gondré est une architecte du changement. Elle fait partie de cette génération qui, heureusement, croit encore en la force de la communauté pour relever les défis de demain. Et si l’entreprise était le meilleur levier pour transformer notre société ?
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