Intercontrat en ESN : comment optimiser ces creux d’activité ?

Quelles solutions pour minimiser les coûts associés
aux creux d’activité et maintenir l’engagement des équipes ?

Optimiser les périodes d'intercontrat

Depuis 2023, le marché du conseil traverse de fortes turbulences. Les cabinets, comme leurs clients, font face à un climat économique et géopolitique tendu. Cette situation les oblige à redéfinir leurs stratégies pour optimiser les périodes d’intermission et limiter les coûts, tout en se préparant à la reprise.

Marché du conseil en 2024 : contexte, enjeux et perspectives

Le contexte géopolitique et économique mondial bouleverse les carnets de commande des acteurs du conseil, que ce soit les ESN traditionnelles, les cabinets de conseil en stratégie ou en transformation, les agences de communication ou bien les acteurs spécialisés dans la fonction publique. Zoom sur le contexte et ses effets.

Une tempête géopolitique et économique sur fond d'inflation et de hausses des taux d'intérêt

Après plus d’une décennie de croissance à deux chiffres, le conseil subit un fort ralentissement, avec des prévisions de seulement +8 % pour 2024 (1), certains segments passant même dans le rouge. Quelle est l’origine de cette tendance ? Le contexte géopolitique, marqué par la guerre en Ukraine, le conflit israélo-palestinien et une nouvelle incertitude politique en France, a des impacts réels sur l’économie et sur les entreprises faisant appel au conseil.

En plus des craintes d’escalade d’un conflit aussi proche du sol européen, l’invasion russe en Ukraine a entraîné une hausse des prix des matières premières comme le pétrole, le gaz, l’huile et le blé, poussant ainsi l’inflation en France à près de 5 % en 2023 (2). Pour limiter la flambée des prix, les banques centrales ont commencé à augmenter leurs taux directeurs, qui atteignent désormais les 4 % depuis septembre 2023 (3).

Même si les taux commencent depuis peu à redescendre – notamment pour alléger les tensions sur les prêts aux entreprises – une chose est sûre : la production et le financement coûtent de plus en plus cher pour les entreprises françaises.

Et alors qu’un espoir de reprise semblait se profiler, les élections européennes et législatives en France ont jeté un froid sur cette perspective. La montée en puissance du Rassemblement national au sein des institutions européennes et l’absence de majorité résultant des législatives en France ont perturbé une situation déjà fragilisée, repoussant à la rentrée l’espoir d’une direction claire.

Des acteurs économiques pris dans la tourmente

Ces forces, prises dans leur ensemble, ont créé un climat d’attentisme et de conservatisme, poussant les entreprises dans divers secteurs à reconsidérer les investissements pour privilégier la rationalisation des coûts.

La première dépense souvent supprimée dans ce contexte est celle liée aux prestataires externes, notamment les différents services de conseil. Cela se traduit souvent par une internalisation de cette activité, mobilisant des équipes en baisse d’activité. Les dépenses en innovation, souvent combinées avec des services de conseil, sont également très touchées, pesant encore plus sur les ESN.

Entre l’inflation et les taux d’intérêt élevés, le coût de l’énergie, les tensions en Ukraine, mais aussi au Moyen-Orient ou en Asie, les anticipations des acteurs économiques ne peuvent pas tourner au vert !

Si de nombreux secteurs subissaient déjà un ralentissement en 2023, les banques sont particulièrement touchées cette année. Elles sont doublement pénalisées par les hausses des taux d’intérêt, qui dissuadent l’investissement, et par les marchés financiers frileux face aux mouvements politiques en France. Ces acteurs bancaires, qui sollicitent souvent des cabinets de conseil externes pour diverses prestations financières, juridiques et marketing, contribuent largement à la fragilisation du marché du conseil en 2024.

Baisse d’activité dans le conseil : un enjeu RH majeur pour les cabinets

Dans ce paysage économique instable, les cabinets de conseil font face à des défis RH sans précédent. Baisse des recrutements, réduction des coûts, optimisation des périodes d’intercontrat… Tout doit être scrupuleusement calculé pour minimiser les pertes financières et éviter autant que possible les licenciements. L’objectif est de maintenir le cap, surmonter les turbulences et bien se positionner pour la reprise.

Des recrutements en baisse

Alors qu’ils embauchaient massivement post-pandémie, les cabinets sont maintenant contraints de rationaliser les coûts. Cela passe par une réduction des effectifs ou une limitation des nouvelles embauches. En 2024, le taux de croissance des effectifs dans le conseil en stratégie devrait être d’environ 5 % contre 7 % en 2023 (4).

(...) tous les cabinets nous le disent : il y a un ralentissement après une période totalement euphorique et de pénurie de talents. Certains secteurs sont en difficulté et globalement la vigilance est de mise.

Des périodes d’intermission plus longues

Avec des commandes en moins, les cabinets font face à une flambée de périodes d’intercontrat, où les consultants ne sont pas affectés à des projets clients spécifiques. Ces périodes d’intercontrat se prolongent, posant ainsi des défis importants en termes de gestion des ressources humaines et financières pour les cabinets concernés.

Une perte nette significative

Les périodes prolongées d’intercontrat nuisent considérablement à la rentabilité, car les coûts salariaux persistent sans être compensés par les revenus des projets. Cette situation représente une perte nette pour le cabinet. En conséquence, des licenciements économiques peuvent s’avérer nécessaires.

Un bien-être dégradé

Les périodes prolongées d’intercontrat entraînent souvent de l’anxiété et de la démotivation chez les salarié·es, conscients de l’impact sur l’entreprise et craignant des licenciements. Les risques psychosociaux incluent l’isolement, le stress et le bore-out – l’ennui au travail. Cette situation conduit souvent au désengagement des consultants, et ainsi à une baisse de productivité.

Une envie de trouver des modèles pérennes

Les multiples crises actuelles incitent naturellement à repenser les modèles de croissance. Que ce soit dans la quête de sens des consultants ou des cabinets cherchant à être plus résistants, la conjoncture économique souligne la nécessité de diversifier son activité et développer des modèles plus vertueux.

Les périodes d’intermission coûtent donc très cher aux cabinets, tant sur le plan humain que financier. Il est donc essentiel de maximiser ces périodes, surtout dans un contexte tel que celui d’aujourd’hui. Heureusement, nous avons quelques idées pour occuper vos intercontrats !

Comment optimiser les périodes d'intercontrat ?

1. Investir dans la formation

Les formations permettent aux consultants de développer et d’actualiser leurs compétences dans leur domaine de prédilection ou dans des domaines connexes. Par exemple, des connaissances en AI sont de plus en plus prisées par les clients de transformation digitale, tandis que la maîtrise des dispositifs de la RSE est désormais indispensable pour des missions de reporting extra-financier.

Les consultants restent ainsi à la pointe des évolutions technologiques et réglementaires, ce qui les rend plus compétitifs sur le marché du travail. Les certifications reconnues obtenues lors des formations augmentent leur crédibilité et leur capacité à répondre aux exigences complexes des missions des clients. De leur côté, les consultants se sentent valorisés et soutenus dans leur développement professionnel.

2. Créer des projets de R&D

Ces projets de Recherche & Développement peuvent inclure la création de prototypes, des études de marché, ou l’exploration de nouvelles technologies. Collaborer avec des universités ou des instituts de recherche permet d’établir des partenariats fructueux et d’accéder à des financements et ressources supplémentaires.

Les projets de recherche bénéficient également d’une fiscalité avantageuse, notamment grâce au Crédit d’Impôt Recherche (CIR) en France. Celui-ci offre des déductions fiscales pour les dépenses en R&D, à hauteur de 30% pour les entreprises situées en métropole. De nombreuses subventions et aides publiques sont également disponibles pour soutenir ces projets.

Les résultats des projets de recherche peuvent être valorisés de plusieurs façons. Publier des articles scientifiques dans des revues spécialisées augmente la notoriété de l’entreprise et renforce sa crédibilité. De plus, déposer des brevets pour protéger les innovations issues des projets de recherche crée des actifs précieux pour l’entreprise.

3. Mettre en place le mécénat de compétences

Le mécénat de compétences est un dispositif qui permet aux entreprises de prêter les compétences de leurs collaborateurs à des organisations à but non lucratif telles que des associations d’intérêt général. Quels sont les avantages ?

  • Incitation fiscale attractive : pour encourager le mécénat de compétences, l’État français offre aux entreprises une réduction d’impôt de 60 % du salaire brut chargé des salariés engagés dans des missions associatives. Encore plus incentive que le CIR, cela réduit significativement la perte financière liée à l’inactivité des consultants. (Vous pouvez même estimer votre déduction fiscale ici !)
  • Développement professionnel : le mécénat de compétences permet aux collaborateurs de diversifier leurs compétences dans des contextes variés. En plus d’affiner leur compétences métier, travailler avec des associations leur permet d’améliorer leur soft skills en gestion de projet, communication, résolution de problèmes et leadership, enrichissant ainsi leur parcours professionnel et apportant de nouvelles perspectives à leur cabinet.
  • Engagement et fidélisation des talents : participer à des projets à impact social ou environnemental valorise les collaborateurs, renforçant leur engagement et motivation. Cela réduit les coûts liés au désengagement et au turnover, en maintenant les salariés motivés et attachés à l’entreprise avant, pendant et après les périodes d’intercontrat.

Comment mettre en place le mécénat de compétences ?

Intéressé par cette dernière option pour animer vos intercontrats ?

Day One propose une solution clé en main avec son programme « Intermission Mobilisée ». Celui-ci comprend l’accès à un large éventail d’actions solidaires grâce à un réseau de 1000 associations en France. Une équipe dédiée guide le processus, offrant des missions spécifiquement conçues pour les collaborateurs en intermission. Les associations ont besoin de compétences dans des domaines aussi variés que l’audit et le conseil, le développement web et l’ingénierie, le marketing et la communication, la comptabilité et la finance…

Mission Adogriculture Bio mécénat de compétences
Refonte site internet Neuro Mav
Mission Lead Tech mécénat de compétences

La solution inclut également un rapport d’impact regroupant des indicateurs RH et RSE pour évaluer les effets positifs des actions solidaires, ainsi que tous les outils pratiques pour simplifier la gestion administrative, comme la génération automatique de documents (avenants au contrat de travail, conventions bipartites et formulaires Cerfa).

Pour plus d’informations, contactez-nous ou consultez les études de cas de cabinets de conseil qui ont fait appel à Day One (Athoria, MAD et Rhapsodies Conseil pour citer quelques exemples !).

Partager l’article sur